A la source de notre créativité : la Nature
Cet article a été écrit dans la perspective du Festival de la créativité que je co-organise avec Stella Anderle du blog https://s-elever-par-l-art.com/.
Cette année, le thème du Festival sera Nature & Sagesses ancestrales, et il aura lieu du 6 au 15 mai 2023. Pour découvrir le programme et t’inscrire en un clic, c’est ici.
La Nature, source de créativité
Faut-il parler de « nature » ou du « vivant » ? Le tissu de la Vie contient tous les règnes, les humains comme les autres : végétal, animal, minéral. En Occident, avec Descartes notamment, nous avons commencé à nous croire séparés de la « nature » et nous nous sommes coupés de plus en plus des ressources qu’elles pouvaient nous offrir « naturellement », c’est-à-dire spontanément et sans effort, pour nous inspirer, nous ressourcer, nous garder en bonne santé physique et mentale.
Aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent, à la fois pour protéger le vivant et vivre en bonne harmonie avec notre environnement ? Des scientifiques étudient tous ces bienfaits que le lien à la nature peut nous apporter au quotidien : bien-être mental et renforcement du système immunitaire avec les marches ou les bains de forêt et le jardinage, thérapie par la communication animale, sérénité et meilleure concentration dans des villes plus vertes, gemmothérapie, aromathérapie … La liste est longue ! Et bien sûr, l’impact du lien à la nature n’est pas le moindre sur notre créativité.
Accueillir le Souffle de l’Inspiration
Chez les Celtes, l’initiation au druidisme passait d’abord par une longue « formation » en tant que barde. Et l’essentiel du travail consistait à nettoyer les vieux schémas et les vieilles histoires pour être mieux capable d’accueillir le Souffle de l’Inspiration, l’Awen.
Ce qui est puissant quand on expérimente le lien à la nature de manière régulière, c’est que, petit à petit, l’on « devient le monde ». Dans le modèle des 8 Shields, les rituels de connexion à la nature selon les peuples primitifs, la base est de se rendre tous les jours dans son Sit Spot ou Place Médecine, que l’on peut appeler aussi la place d’affût passif. Ce coin de nature qui nous devient familier, au sens d’une relation proche, nous enseigne parce que nous y allons sans attente et dans l’observation ouverte de ce qui s’y déroule. De là, nous pouvons ouvrir nos sens, ouvrir nos perceptions, et s’apercevoir que le mental peut cesser de prendre toute la place. Notre conscience s’élargit. Notre espace intérieur devient plus vaste, et nous permet d’y accueillir ce qui est comme c’est. Cela nous permet de toucher à la source de notre Être. La physique quantique aujourd’hui montre que la conscience n’est pas localisée dans le cerveau. Elle est bien plus vaste que cela. C’est pourquoi il est si essentiel d’ouvrir son espace intérieur et sa capacité à recevoir l’inspiration.
Nous devenons plus à même d’accueillir idées, projets, messages… cette inspiration que nous pouvons ensuite mettre en musique, mots, images, couleurs, dans notre vie et dans nos créations.
Dans Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estès met en valeur la nécessité pour les femmes de revenir « chez elles », dans un espace intérieur, où les femmes se sentent entières et où elles peuvent renouer avec leur flot intérieur de créativité. Clarissa Pinkola Estès précise aussi que ce « chez soi » n’est pas nécessairement dans un endroit précis mais plutôt un temps que l’on s’accorde pour soi, pour écouter, pour se ressourcer, loin des obligations, des injonctions et du paraître. Personnellement, partir marcher en forêt ou nager dans la mer ou une rivière me semblent des manières très simples d’aller directement « chez soi ».
Être le monde : Toutes Nos Relations nous inspirent
Tous les grands artistes ont commencé par imiter les Maîtres et la création est toujours un dialogue entre l’inspiration fournie par d’autres créateurs et de multiples sources, et ce que nous avons à exprimer d’unique.
Passer du temps en conscience dans la nature, nous permet d’expérimenter ce tissu complexe de liens qui unit tout le vivant. Dans les sagesses amérindiennes, le terme « Toutes nos Relations » parle à la fois de nos relations humaines, mais aussi de nos relations avec tous les règnes terrestres, et le soleil, la lune, les étoiles… Dans la Roue de Médecine, outre les 4 directions cardinales, la direction vers la Terre et la direction vers le Soleil, il y a la direction essentielle de la communauté. Cette direction qui nous relie tous et qui ne peut pas vraiment se mettre en mot mais se ressentir.
Dans les sagesses africaines aussi où le collectif prime sur l’individuel, le lien à la nature est traditionnellement très fort. D’un point de vue très pragmatique, on peut le comprendre quand on sait que pour survivre dans des environnements parfois hostiles (climat, prédateurs, plantes dangereuses, etc.), il vaut mieux pouvoir compter sur la solidarité de tous et l’enseignement des plus anciens.
Pour revenir à la créativité, plus je peux sentir mon corps, mon espace intérieur de plus en plus vaste, mon Être profond et Unique, plus, dans le même mouvement, je peux sentir comme le même Souffle traverse toutes choses et tous êtres. Je peux ainsi, non seulement recevoir une inspiration immense, avoir accès à la Sagesse du vivant, mais aussi mettre ma création au service de la Vie, dans une joie profonde de contribuer, très simplement finalement, à ma manière.
Expérimenter l’immensité : ne plus se laisser arrêter par l’ego
Cette notion d’expérience peut facilement se perdre dans un monde très digitalisé où nous passons beaucoup par un regard en 2D sur de petites fenêtres, qui ne prend pas en compte le corps et les sens.
La notion de Roue de Médecine est très précieuse pour nous replacer physiquement dans notre environnement, dans un espace à multiples dimensions. Qui sait encore se diriger grâce à la position de soleil le jour ou des étoiles la nuit ?
Encore une fois, dans la nature, je peux vivre un double mouvement : me sentir immense, car je suis en lien avec tout le vivant, traversé d’un même souffle, et me savoir, en tant qu’être humain, une petite poussière dans l’immensité de l’univers, avec, dans mon incarnation, une certaine place dans cette immensité.
Personnellement, je trouve cela extrêmement précieux pour ne pas se laisser arrêter par l’ego au moment de créer, l’ego qui veut réussir, faire du nouveau, de l’inédit, faire du beau, l’ego qui veut de la reconnaissance, qui se juge, se vexe, se désespère, se bloque devant la page blanche parce que ses standards sont très grands.
Quand le créatif, devant sa toile, son instrument ou toute autre outil de création, s’apprête à jouer les démiurges en créant quelque chose qui n’existait pas avant son acte de création, il a tout à gagner à le faire en ayant toute la puissance de l’Inspiration en lui, et toute l’humilité requise pour accueillir et donner vie à cette inspiration.
D’ailleurs, le terme humilité a pour racine l’humus, la terre.
Allez en nature tous les jours, asseyez-vous par terre dans votre sit spot sans rien attendre, observez, imitez, goûtez, sentez, touchez, allongez-vous ou perchez-vous… Vous verrez votre créativité prendre un nouvel envol !
Et rejoins-nous pour le Festival de la Créativité, Nature & Sagesses Ancestrales, du 6 au 15 mai 2023 ! Inscription gratuite en un clic.
Merci pour ce festival